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Du développement durable

Cette semaine, avec la prochaine marche pour le climat le 8 décembre et le défi "On est prêt 2018" qui a débuté le 15 novembre dernier, j’avais envie de parler développement durable. Mais qu’est-ce donc, me demanderez-vous peut-être ?

 

 

Le développement durable, c’est un développement qui respecte à la fois les ressources naturelles, nos besoins et ceux des générations futures.

Que cela signifie-t-il ? Cela signifie qu’en développement durable, l’on tente de minimiser notre impact sur la Terre. Il s’agit de ne pas abuser des ressources disponibles et surtout de ne pas les considérer comme infinies, chose que nous avons trop souvent tendance à faire à l’heure actuelle. Il s’agit en outre de les utiliser à bon escient, pour satisfaire nos besoins (et non pas tous nos désirs) sans compromettre ceux des générations futures… c’est-à-dire que lorsque nous piochons dedans, il nous faut veiller à ne pas les surexploiter, afin que nos descendants puissent eux aussi bénéficier du confort que nous connaissons – ou du moins d'un confort qui leur permettra de vivre et non de survivre.

 

Cela signifie également que les entreprises cherchent la meilleure façon de se développer économiquement sans piller les ressources naturelles tout en respectant l’humain. Elles doivent trouver des moyens de compenser la pollution qu’elles produisent et, évidemment, en faire le moins possible. Elles doivent étudier toutes les réponses pouvant résoudre un problème afin de choisir celle qui sera la plus attentive au bien-être de leurs employés, de leurs partenaires et de l'environnement. Cela peut sous-entendre qu’elles devront parfois préférer des solutions coûteuses ou plus difficiles à mettre en place.

 

Le développement durable est un concept qui existe depuis un certain nombre d’années. Dès 1962, avec le Printemps silencieux de la biologiste Rachel Carson, les dangers des pesticides sont dénoncés, notamment du DTT. La désinformation que les industries font subir au public est également décriée. Il est communément admis que c’est ce livre qui crée le mouvement écologiste en Occident.

 

Dès les années 1970, les gens ont conscience de la finitude des ressources naturelles ainsi que de la pollution que nous produisons, mais la plupart du temps ce sujet n’est pas évoqué. En effet, l’accent est mis sur le progrès, les avancées technologiques, et les critiquer est plutôt mal vu, au risque de passer pour un réfractaire qui veut renvoyer nos civilisations au temps des cavernes…

 

En 1972, le Club de Rome, un groupe réunissant scientifiques, politiques et industriels qui s’intéressent à ces problèmes complexes, publie son premier rapport, The limits to growth ou « Rapport Meadows », connu en France sous le titre de Halte à la croissance ? La question est contenue dans l'intitulé même : la société peut-elle se permettre de continuer à vivre comme si la croissance pouvait être infinie, puisque nos ressources, elles, le sont ?

Toujours en 1972, Barbara Ward et René Dubos rédigent le document préparatoire à la première conférence des Nations Unies sur l’environnement « Only One Earth ». Comme le titre l’indique, nous n’avons qu’une seule Terre…

 

D’autres réflexions sont menées sur ce thème. En 1973, Ecological Principles for Economic Development, par l’écologiste Raymond Dasmann, est ce qui conduira à la « Stratégie mondiale de la conservation » publiée par l'UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) en 1980. C’est dans ce document que sera utilisé pour la première fois le terme de « sustainable development » ou développement durable.

 

En 1979, Le principe de responsabilité : une éthique pour la civilisation technologique, du philosophe allemand Hans Jonas, qui est d’abord un texte philosophique, sera ensuite transposé dans d’autres domaines, et notamment en écologie. Son principe de responsabilité sera repris. Si la technologie créée par l’homme est capable d’éradiquer ce dernier de la surface de la Terre, il faut donc que celle-ci soit développée de manière réfléchie. L’homme n’est pas seulement responsable envers ses semblables : il l’est aussi envers les générations futures…

 

D’autres ouvrages traitant de ces thèmes ont vu le jour : citons, entre autres, Soft Energy Paths : towards a durable peace, du physicien et environnementaliste Amory Lovins sur les voies énergétiques douces, et Stratégies de l’écodéveloppement d’Ignacy Sachs.

En 1982, la charte mondiale de la nature est adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies.

 

En 1987, le rapport de la Commission Mondiale sur l’environnement, plus connu sous le nom de rapport Brundtland, présente un programme global de changement. Des stratégies à long terme et des propositions de méthodes pour assurer une coopération entre pays de différents niveaux de développement s’y retrouvent. L’accent est également mis sur l'humain, car il est plus difficile de demander à des gens qui tentent de survivre au jour le jour de se préoccuper de l'environnement qu’à une personne qui a ses besoins vitaux comblés… Y figurent par exemple des points tels que « Industrie : produire plus avec moins » ou « Espèces et écosystèmes : des ressources pour le développement ». Ce rapport a fait connaître au public la notion de développement durable.

De nombreux sommets et conférences auront lieu par la suite pour traiter de ce délicat sujet.

 

Depuis, ce terme est entré dans notre vocabulaire. Il englobe à la fois le social, puisqu’un être humain qui ne peut avoir ses besoins vitaux satisfaits n’aura que peu de chances de s’intéresser à autre chose qu’à sa survie et à celle de sa famille, l’économie, car le but d’une industrie est de grandir en faisant du profit, et l’environnement, puisque notre existence à tous dépend de ce dernier. A notre charge de limiter notre croissance exponentielle et de trouver des chemins de traverse, nous permettant de respecter le droit des générations futures à répondre à leurs besoins comme nous répondons aujourd’hui aux nôtres. 

 

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