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Interview d'Edouard, de Vrac Nature

J’ai retrouvé Édouard au comptoir de Vrac Nature, où il m’a raconté comment il en était arrivé à l’idée d’ouvrir ce type de magasin et de participer à la réduction des déchets.

 

D’Encre et d’Essence : Bonjour Édouard, merci d’avoir accepté de répondre à mes questions. Lorsque je vois ton épicerie, je m'interroge : quel a été ton déclic, comment en es-tu venu à vouloir tout cela ?

Édouard : Je m’intéresse au zéro déchet depuis pas mal de temps déjà. Je suis arrivé à un moment de ma vie où j’avais envie de changer professionnellement parlant. Dans mon quotidien, je faisais mes courses au Day by Day de Versailles, et je trouvais ce système vraiment bien. Je me suis aussi rendu compte qu’il y avait de la demande pour de l’alimentation en vrac mais très peu d’offres. J’ai commencé à réfléchir à l’ouverture de ma propre structure et c’est là que ma recherche a débuté : j’ai regardé sur internet le témoignage de gens qui avaient sauté le pas, des réseaux qui auraient pu me conseiller et me soutenir, et je suis tombé sur le Réseau Vrac. J’ai entendu parler d’une boutique de ce type à Toulouse. De fil en aiguille, j’ai eu assez d’informations pour être certain d’avoir envie de me lancer.
 

D’Encre et d’Essence : Le Réseau Vrac, qu’est-ce que c’est ?

Édouard : C’est un réseau qui, en échange d’un abonnement, vous apporte tous les éléments pour créer votre épicerie. J’en ai visité plusieurs grâce à eux et j’ai pu m’en faire ma propre idée. Il faut adhérer au réseau et ensuite vous avez accès à tout ce qu’ils proposent : des forums de fournisseurs, la possibilité de venir assister au quotidien d’une boutique vrac, des formations pour vous aider à monter votre affaire (sur la gestion d’une entreprise, la réalisation du business plan, entre autres), d’autres formations sur l’hygiène et sur la réglementation… Ils vous donnent tous les documents nécessaires et vous permettent également de passer un ou deux jours en insertion dans une épicerie du réseau. Cela vous montre comment les choses fonctionnent et vous en tirez une bonne idée de ce à quoi vous allez devoir faire face. Comme je l’ai dit, ils vous communiquent aussi une liste de producteurs, ce qui vous évite de perdre du temps à en rechercher.  Si vous avez des questions, il y a toujours quelqu’un pour vous répondre.

 

D’Encre et d’Essence : Merci pour ces explications. Du coup, que trouve-t-on dans ta boutique ?

Édouard : Du local, du saisonnier, du bio lorsque cela m’est possible. Je suis d’ailleurs certifié Ecocert et la saisonnalité est pour moi essentielle. Au niveau de l'offre, j’ai toute une gamme de pâtes et de céréales ; j’ai du thé, des épices, des biscuits et des sucreries ; je propose également quelques légumes ; des œufs, des yaourts, du beurre ; de l’huile ; des produits ménagers, comme de la lessive, du bicarbonate de soude, et des produits d’hygiène, du savon à la coupe au dentifrice solide. J’ai à disposition quelques ustensiles pour vous aider à vous positionner sur la voie du zéro déchet : des bocaux, des gourdes en inox, des sachets en tissu, des couvre-bols, des lingettes, des tupperwares en verre, quelques livres… Mais je vous invite à venir découvrir de vous-même la diversité de mon offre.

 

D’Encre et d’Essence : Je suppose que le vrac t’accompagne aussi dans ta vie personnelle…

Édouard : Bien sûr ! Le zéro déchet est entré dans mon existence il y a un peu plus de deux ans. Mon premier geste a été de cesser d’acheter des bouteilles en plastique. Je pense que l’écologie est un état d’esprit. Une fois qu’on l’a, que l’on est lancé dans cette voie, il n’y a pas de retour en arrière possible. Il faut que nous arrêtions de consommer comme nous le faisons. Mais c’est un mode de vie qui s’acquiert étape par étape. Il ne faut pas tomber non plus dans l’extrémisme, accepter d’avoir son propre rythme et tenir bon auprès des enfants. C’est un peu comme une bataille quotidienne... Au jour le jour, cela signifie aussi cuisiner plus. L’avantage, c’est que l’on se rend vite compte que l’on mange mieux. Du côté des enfants, on peut les faire participer : par exemple, aider à faire à manger devient rapidement un jeu pour eux.

Il faut également être indulgent avec soi-même, ne pas être trop rigide et s’autoriser des essais. Si vous tentez une alternative qui ne vous convient pas, il ne faut pas hésiter à en tester d’autres. Ni à demander de l’aide autour de vous : j’ai été soutenu par l’association Ose ZD pour atteindre mes objectifs (note : https://dencreetdessence.jimdo.com/2017/11/06/les-ateliers-d-antonin/, association devenue Ose ZD).

 

D’Encre et d’Essence : Quels sont tes conseils pour nos lecteurs qui aimeraient se lancer dans l’aventure d’une épicerie en vrac ?

Édouard : Je leur conseille de prendre contact avec le Réseau Vrac et de faire différentes formations. Il est très important de bien réfléchir à son idée et d'y croire. De mon côté, le plus difficile, le plus décisif a été de trouver le bon local au bon endroit. Il faut donc s'accorder du temps pour tomber sur le lieu idéal. Le succès de votre projet en dépend.

 

D’Encre et d’Essence : Merci, Édouard, pour cet intéressant partage d’expérience et pour tes conseils éclairés !

J’espère que vous serez nombreux à visiter l’épicerie Vrac Nature !

Elle se situe au 51 rue de Paris à Palaiseau et est ouverte du lundi au samedi de 9h30 à 19h30.

Téléphone : 01 70 26 70 31

E-mail : vracnature@hotmail.com

 

 

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